L’opposition force le retrait du projet de loi 14

Le retrait du projet de loi 14.
L’opposition n’est pas là pour renverser à tout coup le gouvernement. Elle doit défendre les intérêts fondamentaux des Québécois et des Québécoises.

Montréal, 14 novembre 2013 ─ Les Partenaires pour un Québec français déplorent que caquistes et libéraux se soient ligués pour faire avorter le projet de loi 14 visant à bonifier la Charte de la langue française.

Le Québec retombe dans un horizon où les droits linguistiques du Québec doivent être bafoués au nom d’intérêts partisans, faisant fi d’une réforme qui s’imposait, après plus de 35 ans d’application de la Charte. Les lois et règlements doivent évoluer, au rythme de la société elle-même, et le blocus imposé par l’opposition nous rappelle l’obscurantisme d’un passé révolu.

Pour le secrétaire général de la FTQ, Daniel Boyer, «l’opposition tire sur tout ce qui bouge, même à l’encontre des intérêts collectifs de la population. Il y a pourtant tout un honneur pour le Québec d’affirmer sa singularité, dans un océan linguistique où le français risque plus que jamais de sombrer.»

«La défense du droit de travailler en français passe nécessairement par une multiplication des efforts et des initiatives pour renforcer la francisation des milieux de travail. L’abandon du projet de loi 14, c’est certainement l’abandon du soutien à l’intégration des travailleuses et des travailleurs immigrants qui ne parlent pas français. La part de la main-d’œuvre des entreprises privées sur l’île de Montréal et travaillant généralement en français est passée de 45,3 % en 1989, à 41 % en 1997, puis à 32,1 % 2010», de rappeler Jacques Létourneau, président de la CSN.

«La langue française au Québec est l’un des éléments fondateurs de l’identité québécoise. La CSQ s’engage dans ses activités à faire la promotion de notre langue, de l’enseigner avec cœur et de la défendre sur tous les fronts. Une série de mesures devrait être mise de l’avant pour renforcer notre langue, qui faut-il le rappeler a pris du recul au cours des dernières années. Ces mesures tant attendues permettraient de réaffirmer l’importance de la langue française tant comme langue d’enseignement, langue du travail et langue d’affichage. C’est un jour sombre pour le Québec et c’est l’opposition gouvernementale qui en est la cause. Les membres de l’opposition ne peuvent se permettre à ce moment-ci le luxe de rejeter du revers de la main les propositions et les réflexions pour la mise à jour de la Charte de la langue française» a déclaré Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

La FAE demande au gouvernement de soumettre son projet de loi au vote de l’Assemblée nationale et à tous les élus d’assumer leur responsabilité à l’égard de la protection de la langue française.

«Si le gouvernement souhaite faire de la langue française un outil d’intégration et de cohésion sociales, pourquoi abandonner son projet de loi et refuser de le soumettre au vote de l’Assemblée nationale?, Tous les partis politiques doivent comprendre qu’il faut un plan d’action visant à favoriser la promotion, la valorisation et l’apprentissage du français», mentionne le président de la FAE, Sylvain Malette.

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) est d’avis qu’il faut modifier la Charte de la langue française afin que les services de la fonction publique et parapublique du Québec soient offerts exclusivement en français, sauf pour de rares exceptions comme ceux impliquant des échanges avec l’extérieur du Québec. «Malheureusement, le projet de loi no 14 a été torpillé par l’opposition majoritaire. Nous constatons une bilinguisation de l’État qui s’est matérialisé par l’adoption de diverses politiques d’applications de la Charte ayant conduit à une approche client où l’État livre les services publics comme tout autre bien ou marchandise, dans la langue utilisée par le client », indique Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ.

Pour les Partenaires pour un Québec français, le temps viendra, tôt ou tard, où la population du Québec devra se retrousser les manches afin de susciter la résurgence du fait français.